Raimundo Avelino, 78 ans, ne peut plus communiquer dans sa
langue maternelle. Pour l'Unesco, il est la dernière personne à parler
le kaixna, une langue qui vient d'un tout petit village
au Brésil. Aujourd'hui, tout le monde y parle le portugais.
Comme le wintu-nomlaki,
le livonien ou le kaixna, environ 2 500 des 6 000
langues qu'on parle sur la planète risquent de disparaître. Selon l'Atlas en
ligne des langues en danger dans le monde*, établi par
l'Unesco, 200 langues sont mortes au cours des trois dernières générations, et
199 langues ne sont parlées que par moins de dix personnes. L'an dernier
encore, l'eyak a disparu, avec la mort de la dernière personne qui
parlait cette langue en Alaska.
"Les
hommes s'inquiètent beaucoup de la disparition de certaines
plantes ou de certains animaux dans le monde. Mais il faudrait aussi
s'inquiéter de la disparition de certaines langues", affirme l'Australien Christopher
Moseley, lerédacteur en chef de l'Atlas. "Parce que chaque
langue est unique avec ses propres expressions typiques, sa façon de penser,
ses sons, son vocabulaire et sa grammaire."
En général,
un dialecte meurt parce que ceux qui le parlaient encore se
tournent de plus en plus vers une langue plus forte, parlée par une partie plus
grande et plus puissante de la population. Dans certains cas, ces
disparitions de langues sont dues à une pression politique ou tout simplement
parce que les gens quittent les villages pour aller habiter dans des grandes
villes. C'est le cas, par exemple, en Inde et au Brésil, deux pays qui
subissent un changement économique très rapide. "L'enseignement des
langues et, particulièrement des langues maternelles, devient donc plus
important que jamais. Nous vivons dans un monde où tout le monde doit
pouvoir communiquer avec tout le monde, d'où la nécessité de langues très
fortes comme l'anglais, le français et le portugais par exemple. Mais
n'oublions pas que chacun doit avoir la possibilité et le droit de parler sa
propre langue", souligne Koichiro Matsuura,
directeur général de l'Unesco.
L'Atlas peut
être consulté, gratuitement, dans le monde entier. Il propose des données sur
plus de 2500 langues. Il permet à l'utilisateur de produire ses
propres cartes, à partir d'un pays ou d'une région, ou de faire des recherches
par catégorie de langues: mortes, sérieusement en danger, en
danger ou en situation difficile.
Source:
LeFigaro.fr
Questions
1. Que dit le texte
sur Raimundo Avelino?
2. Qu'est-ce que le
kaixna?
3. Combien de langues
parle-t-on sur notre planète? Parmi ces langues, combien connaissent
aujourd'hui des difficultés?
4. Qu'est-ce que
l'Unesco a pu constater au cours des trois dernières générations?
5. Selon Christopher
Moseley qu'est-ce qui fait que chaque langue est unique?
6. Selon le texte,
pourquoi, en général, un dialecte meurt-il?
7. Selon le texte, à
quoi, dans certains cas, la disparition d'une langue est-elle due?
8. Pourquoi des
langues fortes comme l'anglais, le français et le portugais sont-elles
nécessaires?
9. Selon Koichiro
Matsuura, quelle est l'importance des dialectes?
10. Qu'est-ce que le
texte vous apprend sur l'Atlas des langues en danger?
"Nous
vivons dans un monde où tout le monde doit pouvoir communiquer avec tout le
monde, d'où la nécessité de langues très fortes comme l'anglais, le français et
le portugais par exemple."
Apprendre des langues étrangères, le
considérez-vous comme une nécessité? Pourquoi (pas)?
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