Les députés ont adopté ce dispositif en deuxième
lecture à l'Assemblée, dans le cadre du projet de loi sur la consommation. Mais
les modalités de son application restent encore floues.
Le label «fait maison» sera bien présent sur les cartes des restaurants. Le
dispositif a été adopté dans la nuit de lundi à mardi par les députés dans le
cadre du projet de loi sur la consommation porté par Benoît Hamon. Défendu par Sylvia Pinel, ministre de l'Artisanat,
du commerce et du tourisme, ce label permettra aux clients d'identifier
rapidement les plats entièrement cuisinés sur place à partir de produits bruts
«grâce à un logo simple et lisible».
Les clients feront ainsi la différence avec un plat industriel simplement
transformé ou réchauffé. «Cette mention permettra également de valoriser les
professionnels de la restauration engagés dans un travail de qualité. Elle
permet enfin de mettre en valeur la diversité de notre gastronomie, un des
atouts essentiels de l'attractivité de la France», souligne un communiqué du ministère.
D'après Sylvia Pinel, ce label «fait maison» répond surtout au besoin de
transparence et d'information des consommateurs, exacerbé par les récents
scandales alimentaires comme l'utilisation de viande
de cheval dans les plats préparés. Selon un récent sondage Ifop
pour le site L'Hôtellerie-restauration, 72 % des Français disent avoir eu
souvent ou parfois le sentiment de manger des plats surgelés dans un restaurant
traditionnel. Ils sont aussi 72% à indiquer que ce label leur donnerait plus
envie d'aller au restaurant et 95% d'entre eux affirme qu'il les incitera à
aller dans un restaurant plutôt qu'un autre. De leur côté, 62% des
professionnels affirment que l'impact de cette mesure sera positive pour eux.
Questions en suspens
Les modalités d'application de cette mesure restent toutefois floues.
Apposer ce logo sur la carte de son restaurant sera-t-il obligatoire ou
facultatif, comme l'ont souhaité les sénateurs en
septembre dernier ? Ces derniers ont voté contre le caractère
obligatoire de cette mesure, estimant son application réelle trop compliquée.
«Vous serez incapables d'apposer votre label car tous les restaurants font à la
fois du fait maison et des produits transformés», avait lancé le sénateur de
l'Aube Philippe Adnot.
Par ailleurs, quels sont les ingrédients qui peuvent être assimilés à des
produits «bruts»? À partir de quel pourcentage de produits bruts un plat
peut-il être qualifié de 100% fait maison? Qui procèdera au contrôle des
restaurateurs et quelles éventuelles sanctions pour les fraudeurs? Les
questions restent pour l'instant en suspens. «L'intention est bonne, mais ce
sera très difficile à appliquer», relevait déjà Christian Regouby, délégué
général des Restaurants de qualité, en
juin dernier.
Le dispositif pourrait à nouveau faire l'objet de modification lorsque le
projet de loi consommation sera examiné en seconde lecture au Sénat, début
2014.
Le figaro.fr du
12 décembre 2013
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