Franciser tous les
mots de l'informatique? On peut toujours essayer...
Le Secrétariat d’État chargé de la Coopération et de la
Francophonie a dévoilé les résultats du concours Francomot. Le but de
ce concours ouvert aux étudiants était de proposer des alternatives dans la
langue de Molière aux anglicismes suivants: "tuning",
"talk", "chat", "buzz", "newsletter".
Après examen des propositions formulées par les participants, ces termes
respectivement francisés en "bolidage", "débat",
"éblabla"/"tchatche" (ex-aequo), "ramdam" et
"infolettre" ont été retenus.
Même s’il y a peu de chances pour que ces mots supplantent
leur équivalent anglo-saxon déjà bien implanté auprès des utilisateurs, des
initiatives existent depuis longtemps pour tenter de franciser les termes
liés à l'informatique et à Internet ou, en tout cas, de rendre leur sens
accessible aux non-anglophones. Petit tour d'horizon.
En France, la Commission générale de terminologie et de
néologie, planche depuis 1997 pour trouver des équivalents en français aux
mots... et essayer d'en favoriser l'usage auprès du grand public en les
inscrivant au Journal Officiel.
C'est à cette commission émanant du ministère de la Culture
que l'on doit par exemple les savoureux et
inoubliables : appliquette pour
remplacer applet, tatouage numérique à la place
de watermark (inscription sur une photo, par exemple),
antémémoire pour mémoire cache ou
bien baladodiffusion pour traduire podcasting.
Autre démarche pour l'équipe du Jargon Français, qui
réalise depuis 1995 un énorme travail lexicologique pour essayer d'aider ceux
qui sont perdus face à l'omniprésence de termes anglophones et d'acronymes
obscurs. À l'initiative de ce projet, Roland Trique, assistant ingénieur à
l'université Rennes 2 ne prétend pas fournir une encyclopédie exhaustive et
irréprochable, mais son lexique qui recense des milliers d'expressions
informatiques est incroyablement complet, didactique et plein de petites
notes d'humour. D'utilité publique pour tous ceux que des mots
comme add-on (greffon)
ou phishing (hameçonnage ou filoutage) laissent perplexes.
De l'autre côté de l'Atlantique, on sait combien nos cousins
du Québec sont soucieux de protéger notre langue en Amérique du Nord.
Le gouvernement de la Belle Province se penche sur la terminologie francophone
des expressions relatives au monde de l'informatique depuis près de 15 ans.
Si vous êtes curieux, faites-donc un tour sur le site de
l'Office québécois de la langue française. Cet organisme a par exemple retenu
les termes de clavardage (équivalent de
"tchat"), anti-pollupostage (anti-spam, auquel on peut du coup
préférer anti-pourriel) ou harceliciel (logiciel qui rappelle
fréquemment à l'utilisateur qu'il emploie une copie non enregistrée du logiciel
et qu'il doit en acquérir la licence pour continuer à l'utiliser). Une vraie
mine d'or.
Reconnaissons que certaines traductions en français passent
relativement bien, comme en témoignent les relatifs succès
du courriel et du pare-feu. D'autres peuvent aider à préciser le
sens d'un terme pas forcément très explicite en anglais.
Il n'est toutefois pas sûr que la langue française ait
grand-chose à gagner en traduisant systématiquement les termes informatiques
anglo-saxons, tant une bonne partie de ces expressions frôle le ridicule...
Et maintenant testez vos connaissances….
1 ) Talk
|
a) Ramdam
|
2 ) Chat
|
b) Débat
|
3 ) Buzz
|
c) Clavardage
|
4 ) Newsletter
|
d) Pare-feu
|
5 ) Podcasting
|
e) Courriel
|
6 ) Spam
|
f) Pourriel
|
7 ) E-mail
|
g) Baladodiffusion
|
8 ) Firewall
|
h) Mémoire cache
|
9 ) Watermark
|
i) Tatouage numérique
|
10 ) Cache memory
|
j) Infolettre
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