L'heure de vérité approche pour
l'implantation industrielle de Renault en Chine.
Jeudi 21 novembre, le conseil d'administration de la firme au losange s'est
réuni de manière extraordinaire pour valider le dossier, ont indiqué deux sources
proches de l'entreprise, confirmant une information dévoilée vendredi 22
novembre Les Echos.
Renault,
qui est l'un des rares constructeurs encore absents de Chine, entend construire une usine à Wuhan avec DongFeng, qui
est le partenaire de son allié Nissan et, incidemment, celui de PSA Peugeot Citroën.
Après
vingt-cinq mois de discussions avec le gouvernement chinois, ce dernier aurait
finalement donné son feu vert verbal à l'ouverture d'une usine Renault.
Dès lors,
sans attendre la signature définitive, le conseil
d'administration du groupe a décidé d'acter ce
projet afin d'accélérer, une fois la signature obtenue, sa mise en œuvre pour
le lancement de la production à partir de 2016.
A cette
date, les premières voitures du constructeur français doivent sortir des lignes de production selon le
calendrier initial de DongFeng et Renault.
SIGNATURE OFFICIELLE ATTENDUE EN DÉCEMBRE
"Tant
que rien n'est signé, confie-t-on
chez Renault, rien ne se fera. Nous attendons donc
la signature officielle."
Cependant,
l'organisation d'un conseil d'administration est suffisamment lourde de sens
pour penser que le groupe a désormais quelques
certitudes.
Mardi à
Tokyo, devant la presse internationale, Carlos Ghosn, le PDG de Renault et
Nissan, a rappelé son objectif de signature avant la fin de l'année après
plusieurs reports successifs, dont le dernier fin juillet (Le Monde du 24
juillet).
Au mieux,
la signature entre Renault, DongFeng et les autorités chinoises devrait intervenir avant le 20 décembre
"Entre
la lettre d'intention, signée fin 2011 et la signature que nous espérons
toujours en décembre, il se sera écoulé 25 mois", a indiqué Gilles Normand, directeur général pour Renault
de la région Asie-Pacifique,
mardi à Tokyo à quelques journalistes, dont Le Monde. "En moyenne, en Chine,
le temps dédié à cette étape est de 45 à 50 mois", a-t-il ajouté.
870 MILLIONS D'EUROS D'INVESTISSEMENT
A Wuhan,
la coentreprise DongFeng-Renault doit investir 870 millions d'euros pour construire son site, d'une capacité estimée de
150 000 véhicules. Sur place, les équipes du constructeur s'activent.
Le site a
d'ores et déjà été sélectionné, les travaux préparatoires lancés. La
configuration de l'usine sera calquée sur les usines locales de Nissan afin
d'accélérer sa construction et sa
mise au point.
De même,
les fournisseurs locaux ont déjà été repérés par la coentreprise Renault Nissan
Purchasing Organisation, qui est en charge des achats communs du groupe dans le
monde entier.
ACCÉLÉRÉRATEUR DE L'EXPANSION EN ASIE
Pour le
constructeur français, l'enjeu est de taille. "Nous sommes déjà absents des
Etats-Unis, le second marché mondial. Nous ne pouvons être absent du premier",
juge M. Normand.
L'an
dernier, 15,5 millions de véhicules particuliers neufs se sont vendus en Chine,
et les analystes tablent sur plus de 20 millions à l'horizon 2020.
Pour
Renault, il s'agirait d'un véritable accélérateur de son expansion en Asie.
Alors qu'il a vendu moins de 300 000 véhicules en Asie en 2012, Renault entend atteindre le demi-million de véhicules à
l'horizon 2018, grâce notamment à l'apport du marché chinois.
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