samedi 23 novembre 2013

Renault franchit un pas pour son projet d'usine en Chine



L'heure de vérité approche pour l'implantation industrielle de Renault en Chine. Jeudi 21 novembre, le conseil d'administration de la firme au losange s'est réuni de manière extraordinaire pour valider le dossier, ont indiqué deux sources proches de l'entreprise, confirmant une information dévoilée vendredi 22 novembre Les Echos.

Renault, qui est l'un des rares constructeurs encore absents de Chine, entend construire une usine à Wuhan avec DongFeng, qui est le partenaire de son allié Nissan et, incidemment, celui de PSA Peugeot Citroën.
Après vingt-cinq mois de discussions avec le gouvernement chinois, ce dernier aurait finalement donné son feu vert verbal à l'ouverture d'une usine Renault.
Dès lors, sans attendre la signature définitive, le conseil d'administration du groupe a décidé d'acter ce projet afin d'accélérer, une fois la signature obtenue, sa mise en œuvre pour le lancement de la production à partir de 2016.
A cette date, les premières voitures du constructeur français doivent sortir des lignes de production selon le calendrier initial de DongFeng et Renault.
SIGNATURE OFFICIELLE ATTENDUE EN DÉCEMBRE
"Tant que rien n'est signé, confie-t-on chez Renault, rien ne se fera. Nous attendons donc la signature officielle."
Cependant, l'organisation d'un conseil d'administration est suffisamment lourde de sens pour penser que le groupe a désormais quelques certitudes.
Mardi à Tokyo, devant la presse internationale, Carlos Ghosn, le PDG de Renault et Nissan, a rappelé son objectif de signature avant la fin de l'année après plusieurs reports successifs, dont le dernier fin juillet (Le Monde du 24 juillet).
Au mieux, la signature entre Renault, DongFeng et les autorités chinoises devrait intervenir avant le 20 décembre
"Entre la lettre d'intention, signée fin 2011 et la signature que nous espérons toujours en décembre, il se sera écoulé 25 mois", a indiqué Gilles Normand, directeur général pour Renault de la région Asie-Pacifique, mardi à Tokyo à quelques journalistes, dont Le Monde. "En moyenne, en Chine, le temps dédié à cette étape est de 45 à 50 mois", a-t-il ajouté.
870 MILLIONS D'EUROS D'INVESTISSEMENT
A Wuhan, la coentreprise DongFeng-Renault doit investir 870 millions d'euros pour construire son site, d'une capacité estimée de 150 000 véhicules. Sur place, les équipes du constructeur s'activent.
Le site a d'ores et déjà été sélectionné, les travaux préparatoires lancés. La configuration de l'usine sera calquée sur les usines locales de Nissan afin d'accélérer sa construction et sa mise au point.
De même, les fournisseurs locaux ont déjà été repérés par la coentreprise Renault Nissan Purchasing Organisation, qui est en charge des achats communs du groupe dans le monde entier.
ACCÉLÉRÉRATEUR DE L'EXPANSION EN ASIE
Pour le constructeur français, l'enjeu est de taille. "Nous sommes déjà absents des Etats-Unis, le second marché mondial. Nous ne pouvons être absent du premier", juge M. Normand.
L'an dernier, 15,5 millions de véhicules particuliers neufs se sont vendus en Chine, et les analystes tablent sur plus de 20 millions à l'horizon 2020.
Pour Renault, il s'agirait d'un véritable accélérateur de son expansion en Asie. Alors qu'il a vendu moins de 300 000 véhicules en Asie en 2012, Renault entend atteindre le demi-million de véhicules à l'horizon 2018, grâce notamment à l'apport du marché chinois.

En revanche, avant 2016, le groupe français ne veut pas dévoiler la gamme qu'il vendra dans le pays, qui devrait tout de même faire la part belle à des faux 4x4, très appréciés en Chine, et aux véhicules électriques ou hybrides, que le gouvernement cherche à pousser.

Le Monde du  22.11.2013- Philippe Jacqué

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