vendredi 21 septembre 2012

Croissance : la zone euro dans le rouge, l'Allemagne résiste




L'exception allemande continue de rayonner, bien que moins fortement, au sein de la zone euro. Alors que les pays membres de la monnaie unique ont vu, dans leur ensemble, l'activité reculer de 0,2% au deuxième trimestre, la première puissance économique du Vieux Continent a enregistré une croissance plus forte qu'attendu, à 0,3%, au deuxième trimestre  .
Le fossé se creuse entre les pays qui se portent bien et ceux qui vont mal. Les Pays-Bas, avec une croissance de 0,2%, ont nettement surpris les analystes, qui tablaient sur un recul de l'activité de 0,3%. L'économie belge, qui oscillait entre croissance et récession ces derniers trimestres, a plongé de 0,6%. C'est presque autant que l'Italie (-0,7%).
«La zone euro dans son ensemble évite d'un cheveu la récession (officiellement deux trimestres consécutifs de baisse de l'activité), grâce à une croissance zéro au premier trimestre, remarque Ken Wattret, économiste responsable de la zone euro de BNP Paribas. Ce n'est toutefois qu'un court répit. De nombreux indicateurs économiques signalent une contraction du produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre.»
Même si les chiffres publiés par l'institut allemand de la statistique ne donnent pas de détails, l'Allemagne semble avoir mieux résisté grâce notamment à la consommation des ménages. «Elle est supportée par un taux de chômage peu élevé et une forte hausse des salaires cette année», explique Rainer Sartoris, économiste chez HSBC. Une situation qui contraste avec le reste de la zone euro. En France, la consommation a perdu du terrain (-0,2%), ainsi que dans la zone euro à cause des plans de rigueur, le chômage élevé et la baisse du pouvoir d'achat, liste Ken Wattret.

Excédent commercial excessif?

L'Allemagne marque sa différence également sur le terrain des exportations, qui ont dépassé les importations. Elle pourrait même dégager un excédent commercial de 6% sur l'année, ce qui serait trop élevé au regard des règles européennes, a rapporté jeudi le Financial Times Deutschland. Il faut dire qu'en atteignant 210 milliards d'euros, elle pourrait dépasser la Chine et accentuer les déséquilibres au sein de la zone euro, entre elle et les pays du Sud notamment, qui sont plongés dans de profondes récessions.
Mais la fin de l'année pourrait être moins bonne pour l'Allemagne. Le deuxième trimestre s'est déjà affiché en retrait du premier (+0,3%, après +0,5%). Deux obstacles pourraient ralentir la locomotive allemande. D'abord, un commerce mondial qui faiblit, dans le sillage du ralentissement de l'économie chinoise, pourrait réduire ses exportations. Ensuite, l'aggravation de la crise en zone euro pourrait freiner ses ventes vers ses principaux et plus proches partenaires économiques.

Le Figaro.fr le 15/08/2012 


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