L'exception
allemande continue de rayonner, bien que moins fortement, au sein de la zone
euro. Alors que les pays membres de la monnaie unique ont vu, dans leur
ensemble, l'activité reculer de 0,2% au deuxième trimestre, la première
puissance économique du Vieux Continent a enregistré une croissance plus forte
qu'attendu, à 0,3%, au
deuxième trimestre .
Le fossé se creuse entre les pays qui se portent bien et
ceux qui vont mal. Les Pays-Bas, avec une croissance de 0,2%, ont nettement
surpris les analystes, qui tablaient sur un recul de l'activité de 0,3%.
L'économie belge, qui oscillait entre croissance et récession ces derniers
trimestres, a plongé de 0,6%. C'est presque autant que l'Italie (-0,7%).
«La zone euro dans son ensemble évite d'un cheveu la
récession (officiellement deux trimestres consécutifs de baisse de l'activité),
grâce à une croissance zéro au premier trimestre, remarque Ken Wattret,
économiste responsable de la zone euro de BNP Paribas. Ce n'est toutefois qu'un
court répit. De nombreux indicateurs économiques signalent une contraction du
produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre.»
Même si les chiffres publiés par l'institut allemand de
la statistique ne donnent pas de détails, l'Allemagne semble avoir mieux
résisté grâce notamment à la consommation des ménages. «Elle est supportée par
un taux de chômage peu élevé et une forte hausse des salaires cette année»,
explique Rainer Sartoris, économiste chez HSBC. Une situation qui contraste
avec le reste de la zone euro. En France, la consommation a perdu du terrain
(-0,2%), ainsi que dans la zone euro à cause des plans de rigueur, le chômage
élevé et la baisse du pouvoir d'achat, liste Ken Wattret.
Excédent commercial excessif?
L'Allemagne marque sa différence également sur le terrain
des exportations, qui ont dépassé les importations. Elle pourrait même dégager
un excédent commercial de 6% sur l'année, ce qui serait trop élevé au regard
des règles européennes, a rapporté jeudi le Financial
Times Deutschland. Il faut dire qu'en atteignant 210 milliards d'euros,
elle pourrait dépasser la Chine et accentuer les déséquilibres au sein de la
zone euro, entre elle et les pays du Sud notamment, qui sont plongés dans de
profondes récessions.
Mais la fin de l'année pourrait être moins bonne pour
l'Allemagne. Le deuxième trimestre s'est déjà affiché en retrait du premier
(+0,3%, après +0,5%). Deux obstacles pourraient ralentir la locomotive
allemande. D'abord, un commerce mondial qui faiblit, dans le sillage du
ralentissement de l'économie chinoise, pourrait réduire ses exportations.
Ensuite, l'aggravation de la crise en zone euro pourrait freiner ses ventes
vers ses principaux et plus proches partenaires économiques.
Le Figaro.fr le 15/08/2012
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