dimanche 5 janvier 2014

La culture apporte 3,2% de la richesse nationale française


La culture en France contribue à hauteur de 3,2% à la richesse nationale (PIB), représentant 58 milliards d'euros de valeur ajoutée, presque autant que l'agriculture et les industries alimentaires, souligne une étude conjointe des ministères de l'Economie et de la Culture.
Elle emploie 670.000 personnes, soit 2,5% de l'emploi total du pays, selon cette enquête réalisée par l'Inspection générale des finances et l'Inspection générale des affaires culturelles, publiée vendredi.
"Le fait d'avoir une approche commune des deux ministères, avec une base statistique incontestable, nous a paru très important" pour faire reconnaître le poids économique de la culture, souligne-t-on au cabinet de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti. L'idée était de calculer une sorte de "PIB culturel".
Le périmètre retenu par l'étude englobe le spectacle vivant, le patrimoine, les arts visuels, la presse, le livre, l'audiovisuel, la publicité, l'architecture, le cinéma, les industries de l'image et du son, ainsi que "l'accès aux savoirs et à la culture" (bibliothèques, archives...).
Toutes ces activités culturelles ont représenté en 2011 une valeur ajoutée de 57,8 milliards d'euros. Soit l'équivalent en valeur ajoutée du secteur agricole et agroalimentaire (60,4 milliards), deux fois celui des télécommunications (25,5 milliards), sept fois celui de l’industrie automobile (8,6 milliards).
Le spectacle vivant représente 8,8 milliards d'euros et le patrimoine 8,1 milliards. Les arts visuels et la presse génèrent chacun 5,7 milliards de valeur ajoutée. Viennent ensuite le livre (5,5), l'audiovisuel et la publicité (5,1 milliards chacun), l'architecture (4,4), le cinéma (3,6), les industries de l'image et du son (3,4), l'accès au savoir et à la culture (2,3).
La part de la culture dans la valeur ajoutée a régulièrement augmenté entre 1995 et 2005, date à laquelle elle atteignait 3,5%. Mais depuis, elle a reculé de 0,3 point.
Cette érosion, en pleine transition numérique, a diverses origines: évolution des marges, effondrement du marché du disque, mutations des lectorats, crise économique. Mais aussi la "captation" d'une part de la valeur ajoutée par les plateformes numériques (Apple, Google, Amazon...) chargées de l'intermédiation entre les créateurs et les consommateurs. "Elles se retrouvent en position de force pour attirer les ressources publicitaires et pour imposer leurs conditions aux créateurs", souligne l'étude.
"Cela conforte nos réflexions sur l'acte II de l'exception culturelle", qui consiste à faire évoluer les outils de la politique culturelle à l'heure du numérique, relève-t-on au cabinet de la ministre.
L'Etat dépense 13,9 milliards
L'emploi culturel se concentre dans le spectacle vivant (150.000 emplois), la publicité (100.000) et la presse (87.000).
Les résultats de l'étude "justifient l'intérêt que l'Etat porte à ce secteur", fait valoir le cabinet de la ministre.
L'intervention de l'Etat dans le domaine de la culture et de la communication s'établit à 13,9 milliards d'euros (11,6 milliards de crédits budgétaires, 1,4 milliard de dépenses fiscales et 0,9 milliard de taxes affectées à différents organismes de redistribution).
De son côté, l'effort des collectivités territoriales en faveur de la culture (dont une partie vient de l'Etat) est de 7,6 milliards environ.
"On parle beaucoup du poids nouveau des collectivités dans la culture mais l'Etat reste l'acteur principal", souligne le cabinet.
L'audiovisuel est le secteur qui capte le plus de soutien de l'Etat (5,5 milliards), notamment grâce à la redevance.
Les secteurs les moins aidés sont les industries de l'image et du son, l'architecture, le livre, les arts visuels.
Le rapport établit en outre "une corrélation positive" entre la présence d'une implantation culturelle et le développement socio-économique d'un territoire.
En novembre, une autre étude, menée par le cabinet privé EY, avait évalué le chiffre d'affaires direct des industries culturelles et créatives (ICC) à 61,4 milliards d'euros.

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