C'est pratique, éco-responsable et entièrement gratuit : la récup' de
proximité profite à plein de la crise économique actuelle grâce à internet,
encourageant à multiplier les gestes solidaires pour la planète.
"A l'origine je voulais surtout
lancer une initiative de développement durable et puis il y a eu un côté social
qui s'est greffé dessus", raconte à l'AFP Olivier Nass, 37 ans,
inventeur du site donnons.org avec 550.000 objets donnés en un peu plus de
trois ans.
Basé sur le principe des petites annonces, son site propose aux internautes
une quarantaine de catégories d'objets, accessoires, matériels et outils en
tous genres pour s'équiper, dépanner, changer de décoration intérieure ou
enrichir une collection pour zéro euro.
Seule obligation : le preneur doit se déplacer chez le donneur. Les dons
d'animaux et d'aliments notamment sont exclus.
"Il n'y a aucun frais de port chez nous, on veut privilégier les
relations de proximité et la réduction des émissions de CO2 pour les
déplacements", souligne Olivier Nass, développeur de sites web.
Plus de 60.000 visiteurs consultent quotidiennement son site.
Présent sur ce créneau depuis avril
seulement, co-recyclage.com de Thomas Duclos Chanteaud, qui a travaillé 7 ans
chez VeoliaPropreté, veut avant tout "mettre en rapport de manière
simple et pratique deux personnes qui veulent recycler" sur le principe
"je donne, tu prends et ensemble nous recyclons".
391 kg de
déchets annuels par ménage
"Celui qui prend, par exemple un canapé, n'en achètera pas un neuf et
n'augmentera pas son bilan carbone, celui qui s'en débarrasse ne le mettra pas
à la déchetterie où il sera sans doute incinéré", explique-t-il à l'AFP.
Actuellement chaque ménage produit 391 kilos de déchets par an, deux fois
plus qu'il y a 40 ans, selon les statistiques officielles. Sans oublier la taxe
d'enlèvement des ordures qui coûte plus d'un milliard annuellement aux
contribuables.
Avant d'être mises en ligne, les offres sont contrôlées par les opérateurs
des sites pour éviter les abus.
"Moins d'un don sur 1.000 pose problème", indique Olivier Nass.
Il se souvient d'un gendarme signalant qu'un ex-mari s'était permis de mettre
une fausse annonce de don de la voiture de son ex-épouse avec le compte email
de celle-ci dont il connaissait le mot de passe.
"Et puis donnons.org est devenu une bouée de secours pour un grand
nombre de gens qui n'ont pas de quoi s'équiper ou s'habiller et peuvent ainsi
dépenser leur argent pour le loyer", souligne-t-il.
Début août les vêtements tenaient le haut du palmarès sur son site, suivis
par le mobilier, le matériel hi-fi et vidéo et les livres.
Sur le livre d'or Dalmar écrivait le 1er août: "réutiliser les objets
c'est humain, solidaire et cela permettra de ralentir la surconsommation."
Basé sur le modèle du covoiturage, e-loue, une plate-forme de location
entre particuliers, s'inscrit, elle, dans la nouvelle tendance d'une économie
de fonctionnalité. "Les gens commencent clairement à prendre conscience
que l'usage c'est plus important que la possession", précise à l'AFP
Alexandre Woog co-auteur du site qui loue avions, autos, bijoux, engins de
chantier, sac à main ou résidences secondaires.
"Depuis le début de la baisse du CAC40, environ depuis 15 jours, nous
connaissons une hausse très significative du nombre de locations sur notre
site", ajoute-t-il.
Un logiciel avec une version pro de cette plate-forme est depuis peu
proposée aux entreprises et collectivités locales. "Vous allez pouvoir
louer une perceuse à l'un de vos collaborateurs pour le week-end, il y a là un
côté confiance et proximité, et écologique très important" conclut-il..
Résumez en quelques lignes
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