mercredi 9 novembre 2011

Contre l'alcool


Les nouvelles (mauvaises) habitudes
Binge drinking
Le binge drinking vient du Royaume-Uni.Il est considéré comme un problème majeur de santé publique.Connu aussi sous les noms de « biture express », « d'intoxication alcoolique aigüe », ou même d’« alcoolisation paroxystique intermittente», le binge drinking est un mode de consommation qui consiste à absorber une grande quantité d'alcool dans un court laps de temps. L'objectif principal étant d'être ivre le plus rapidement possible. Ou encore de montrer qu'on est "capable de boire".
Les alcopops
Les alcopops, plus connus sous le nom de « premix » en France, se sont largement répandus chez nous. Il s'agit de boissons alcoolisées, dont le fort goût en alcool est masqué par des ajouts de sucre et d'arômes. La stratégie marketing est directement centrée sur les jeunes, des consommateurs plus habitués aux sodas et aux jus de fruits qu'aux alcools forts. Ces nouveaux produits à base de vodka, de rhum ou de whisky, et masqués par du sucre et des arômes, représentent de nouveaux risques pour les jeunes. Ces boissons attirent des jeunes. Puisque ces boissons ont une présentation attrayante et d'une grande diversité de goût, expliquant leur grand succès. Or les effets pour la santé sont les mêmes qu'avec les boissons alcoolisées traditionnelles. Boire un premix revient à consommer une bière, un verre de vin ou un alcool fort sec. Mais en raison de leur goût extrêmement sucré, les ados l'oublient, et pensant consommer un sodas ou un jus de fruits.
Open Bar et Happy hour
L'open bar est un forfait proposé sur une tranche d'horaire restreinte. Il est mis en place en fin de journée dans les bars et selon les heures délimitées dans les discothèques. Cette partique permet aux étudiants de boire autant qu’ils le désirent, pour un prix forfaitaire entre 20 et 30 euros pour des verres d’alcool à volonté.
L’happy hour est une plage horaire définie par les bars ou les pubs, pour offrir des tarifs attractifs sur les boissons alcoolisées. La démarche inclut en principe le système suivant: une boisson achetée, la seconde offerte ou à moitié prix. Pratiqué le plus souvent en semaine et en fin de journée, pour attirer le plus de clients possibles. Cible numéro une: les étudiants voulant décompresser après une journée de cours.
Ce phénomène permet ainsi aux adolescents de s'alcooliser autant que possible. Puisque l'argent n'est plus une limite, il n'y a plus de limite en manière de consommation d'alcool
Les bottelones
Ce sont des "beuveries" publiques qui sont apparues en Suisse et en Espagne et qui commence à toucher fortement la France. Le but est de se contacter sur internet et de se donner un point de rendez-vous dans des lieux publics pour boire de l’alcool sans modération et entre amis.


Sur les bancs du lycée, en état d’ébriété
Les jeunes fument moins mais boivent davantage.
Avec l’argent de poche que sa mère lui donne pour le déjeuner, Thomas (1) va, «une ou deux fois par semaine»,«se mettre une mine» avant de retourner en cours. Whisky, vodka, bière, vin rouge, toujours accompagné d’un de ses camarades. Ce lycéen de 18 ans, en terminale S dans les Yvelines, dit s’ennuyer en cours. En revanche,«quand on a bu, c’est beaucoup plus marrant. On se tape des délires sur le prof, sur les gens…» Il flambe un peu : «Je tiens très bien l’alcool», et dit n’avoir jamais vomi en cours, ne jamais s’être fait «griller» par un prof. Une fois, un conseiller principal d’éducation (CPE) lui a dit qu’il «puait l’alcool», mais ce n’est pas allé plus loin. «C’était un vendredi après-midi, juste avant les vacances de Noël. Il n’avait aucune preuve de toute façon.»
Vigilance. La question de l’alcool au lycée revient au rythme des comas éthyliques. Mais, au-delà des excès, le phénomène est largement banalisé. «Notre société fait toujours, à tort, la différence entre la drogue et le vin de papa», déplore Mireille Pesso, une infirmière qui fait des actions de prévention dans les établissements scolaires des Hauts-de-Seine. Ajouté à cela, les commerçants aux abords des lycées, qui ne sont pas forcément attentifs à l’âge de ces adolescents qui, à midi, achètent des bouteilles d’alcool fort. «Ils ne demandent jamais leur carte d’identité et reconnaissent vendre de l’alcool à des moins de 16 ans», témoigne Yann Arndt, CPE dans un lycée de Montigny-le-Bretonneux (Yvelines). Deux élèves de son établissement étaient arrivés «fortement alcoolisés» en cours. A la suite de cet épisode, il avait fait le tour des commerces du coin pour appeler à la vigilance. Car si les lycéens fument moins, ils boivent plus. Aujourd’hui, un jeune de 16 ans sur huit déclare consommer de l’alcool au moins dix fois par mois (2). En 2005, un rapport de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) listait les lieux où les adolescents de 17 ans consommaient de l’alcool. Le domicile privé arrivait en tête, devant les débits de boissons et les lieux publics ouverts. Dernière case : l’école. A l’OFDT, on explique maintenant que «l’alcoolisation à l’école et le lien entre alcool et environnement scolaire sont des problématiques qui seront explorées dans les prochaines enquêtes».
Pour Béatrice Gaultier, infirmière dans un lycée de Montfort-sur-Meu, près de Rennes (Ille-et-Vilaine), «ces ivresses ne sont jamais anodines, d’autant plus qu’elles s’expriment à l’intérieur de l’établissement, c’est-à-dire dans une structure hiérarchisée, avec une autorité qui peut sanctionner». Le jeune recherche cette punition : «Sinon, il ne reviendrait pas en cours».«Le jeune transgresse pour se faire remarquer, pour attirer l’attention sur lui», analyse-t-elle. Ces ivresses ne sont souvent, selon elle, que des «conneries, des blagues un peu potaches». Mais ce cas de figure peut aussi être l’occasion de «faire émerger un problème plus profond : échec scolaire, problèmes familiaux, ennui à l’école, problèmes d’orientation»…
Même si certains enseignants assurent avoir conscience du malaise, pour le Snes, premier syndicat du secondaire, l’alcool à l’école n’est «pas un problème brûlant d’actualité». L’encadrement scolaire tend même à minimiser le phénomène. Car les ivresses ne se détectent que dans des cas extrêmes - agressivité, assoupissements, vomissements, ou comas éthyliques. «L’élève, bourré ou pas, s’il se tient tranquille en cours, on ne voit rien, reconnaît une enseignante de français. On n’a pas la même vision lorsqu’on est assis parmi les élèves que lorsqu’on est debout devant eux.»
Malaise. Rafael, élève de première littéraire à Fresnes (Val-de-Marne), confirme : «Soit les profs ne comprennent pas, soit ils ne voient pas. Il y en a peut-être qui font semblant de ne pas voir, et d’autres sont seulement plus naïfs…» Dans son établissement, «au moins trois ou quatre fois par semaine», des lycéens boivent avant d’aller en cours. «Ces ados ne sont pas nécessairement dans des phénomènes d’addiction, explique Mireille Pesso. Mais c’est une façon d’exister, d’éprouver ses limites, tout en se mettant en scène.» L’alcool au lycée n’est «pas non plus une tendance forte», tempère Béatrice Gaultier. «Ça dépend des établissements et de l’environnement social, familial, de la situation scolaire de l’élève…»
Pour beaucoup, cette pratique n’est qu’une traduction, parmi d’autres, du malaise au lycée : «Alcool, drogue, échec scolaire, racisme, problèmes d’orientation, suivi parental déficient… Clairement sur ces dix dernières années, il y a une vraie augmentation de la souffrance au lycée»,commente Nathanaël Gosset, CPE dans un lycée des Mureaux (Yvelines).«Les lycéens sont devenus très consommateurs et très zappeurs, alors qu’à l’école on leur demande de rester assis, de réfléchir. Il y a un vrai décalage.»
(1) Le prénom a été changé.
(2) Selon une l’enquête de l’Espad (European School Survey Project on Alcohol and Other Drugs), dont le volet français a été publié en janvier.
(Par ISABELLE HANNE- Libération  du 7 mars 2009)


Résumez l’article «  Sur les bancs du lycée,…. »

La consommation excessive d’alcool est un problème de santé publique. Que faudrait-il faire pour prévenir les abus d’alcool ? 



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