dimanche 30 janvier 2011

Un roman qui remue l'âme

Fille de boulangers du village de Peilhac, Nicole Blanchard a 14 ans lorsqu'elle tombe enceinte, violée par un jeune soldat américain, Will, dont elle était tombée amoureuse. Son enfant se nomme Ludo. Celui-ci vit les sept premières années de sa vie chez ses grands-parents, caché dans un grenier. Durant cette période, il est totalement délaissé, ne mange que très peu et reste seul, sans aucune pitié de sa mère ou des parents de celle-ci.


Nicole se marie ensuite avec Michel Bossard (Micho). Malgré la protection de Micho envers Ludo et de son fils Gustave (Tatav), sa mère réussit à le placer dans une institution pour débiles légers tenue par Melle Rakoff, en Gironde. Ludo y reste presque un an, mais ne voyant pas sa mère lui rendre visite, il plonge dans une profonde tristesse et décide de s'échapper non sans avoir déclenché un incendie dans le centre. Il part loin, perdu, il trouve refuge dans un vieux navire abandonné au bord de la mer. Il devient ami avec le "propriétaire" de l'épave sur laquelle Ludo vit alors que ce vieil homme vit dans une caravane non loin de la mer... il autorise donc Ludo à habiter sur son ancien bateau. Ludo écrit des lettres à sa mère.

Un jour, Nicole vient voir son fils et fait mine de s'excuser pour tout. Elle est en réalité envoyée par la directrice de l'institut, qui ne veut qu'une chose, le faire enfermer. Mais Ludo, bouleversé, se laisse entraîner par son émotion et tue sa mère. Son seul désir était de retrouver sa mère, il se laisse emporter par la mer avec elle.

Voilà quelques lignes :

« On lui montait ses repas une fois par jour en fin d'après-midi. Des bouillons au tapioca, des topinambours, et les mulets que Monsieur Blanchard pêchait sur le port, au pied d'une estacade où les commères vidaient leurs seaux. Jamais de pain, même rassis. Nicole avait refusé son lait ; le boulanger refusait son pain.
(….)
Depuis sept ans qu'il vivait au bord de la mer, Ludovic ne l'avait jamais vue. Il l'entendait. Mais au grenier la lucarne donnait sur la cour, sur le fournil, et là-bas sur des pins monotones que les brouillards matinaux calfeutraient. Rugissement, murmure, le bruit se poursuivait jour et nuit, si fort par mauvais temps que même les ronflements du boulanger s'effaçaient. L'enfant serait bien allé voir ; mais la porte était fermée à clé. »

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