Pour 3,2 milliards de dollars, le géant américain fait
main basse sur cette société spécialisée dans les thermostats et détecteurs de
fumées connectés à Internet.
Google n'en finit pas avec ses acquisitions de
grande ampleur. Après YouTube pour 1,6 milliard de dollars et Motorola pour
12,5 milliards de dollars, le géant de l'Internet a annoncé le rachat pour 3,2
milliards de dollars de Nest. Après les voitures sans chauffeur, le géant
américain fait une nouvelle incursion dans le marché des objets connectés en acquérant cette
firme spécialisée dans la domotique. Concentrée sur le marché nord-américain, elle a été cofondée en 2010 par le père de l'iPod, Tony
Fadell.
La start-up américaine Nest développe des outils,
au design travaillé, autour de la «maison intelligente». Son produit le plus
connu est le thermostat connecté. Ce dernier enregistre les habitudes des
habitants d'une maison, et programme en conséquence la température des pièces
au cours de la journée. Par exemple, le thermostat intelligent baissera la température de la maison quand ses
occupants seront au travail, puis chauffera le salon avant le retour de la
famille, avant de s'occuper des chambres en soirée. L'utilisateur peut
également commander la température de son domicile à distance grâce à une
application mobile. À la clé, des économies d'énergie.
Nest a également lancé un détecteur de fumée
intelligent, le Protect. Nombre de possesseurs de détecteur de fumées sont
agacés par les déclenchements intempestifs de ce type d'alarmes, et finissent
par les désactiver. Ici, Protect prévient lorsqu'il a détecté un danger, et
qu'il s'apprête à sonner. L'utilisateur peut arrêter la procédure d'un simple
mouvement de main. Protect indique également dans quel pièce il a senti un
départ de feu. L'appareil peut également détecter la présence de monoxyde de
carbone, un gaz inodore souvent mortel, dans une pièce. Enfin, si vous n'êtes
pas chez vous, Protect envoie des alertes sur votre smartphone.
Se positionner au plus tôt sur le marché de la maison intelligente
La firme américaine compte bien profiter des
nouvelles réglementations locales pour accroître son marché. En France, la
présence d'un détecteur de fumée dans toutes les habitations sera ainsi
obligatoire d'ici mars 2015. «Google nous aidera à réaliser pleinement notre
vision de la maison consciente, et nous permettra de changer le monde plus rapidement
que si nous avions continué notre chemin tout seul», a expliqué dans un
communiqué le fondateur de la start-up, Tony Fadell. «Google a les ressources,
l'échelle mondiale et la portée nécessaires pour accélérer la croissance de
Nest.»
Une semaine avant ce rachat, Nest était sur le point de boucler une levée de fonds de 150
millions de dollars auprès du fond DST Global, qui appartient au
milliardaire russe Yuri Milner. Ce dernier a déjà investi dans des géants du
web, comme Twitter, Groupon, Spotify ou Facebook. Si les discussions avaient
abouti, la société aurait été valorisée 2 milliards de dollars.
Google a été peu loquace quant à sa stratégie
vis-à-vis de ce rachat. Son directeur général a simplement indiqué vouloir
apporter les produits Nest «dans davantage de maisons, dans davantage de pays».
Pour les analystes de Forester cités par le Wall Street
Journal, Google souhaite se positionner au plus tôt sur le marché de la
maison intelligente, où les objets - du détecteurs de fumée au réfrigérateur en
passant par la brosse à dents - seront bientôt tous connectés à Internet.
«L'enjeu est de savoir qui de Google, Amazon, Apple ou Microsoft va coordonner
tous ces services dans votre maison.» D'après Cisco, le marché des objets connectés devrait peser 50 milliards de
dollars d'ici 2020.
(Le Figaro)
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