lundi 1 avril 2013

Un baby-boom à l'école


L’Education nationale veut augmenter le nombre d’enfants de 3 ans scolarisés. Un moyen de lutter contre l’échec scolaire.
Du berceau à la salle de classe. Le ministère de l’Education nationale a publié hier au Journal Officiel une circulaire donnant priorité à la scolarisation des enfants de moins de 3 ans. But de la manœuvre : « favoriser la réussite scolaire » dès le plus jeune âge pour combattre la dégradation globale des acquis des élèves. Très développée voici une dizaine d’années, cette arrivée précoce dans les classes s’est depuis effritée, notamment à cause des suppressions de postes dans l’éducation. Alors qu’en 2000, 34,5 % des enfants âgés de 2 ans étaient scolarisés en école maternelle, cette proportion est tombée aujourd’hui à moins de 2 %, avec 94 500 enfants de 2 ans à l’école l’an dernier. L’Education nationale veut donc relancer la machine avec un objectif précis : repasser, d’ici à trois ans, la barre des 30 %. Cible privilégiée de cette initiative, les tout-petits issus de milieux défavorisés. Des bambins qui, «pour des raisons sociales, culturelles ou linguistiques», vivent dans une famille où l’école n’est pas toujours la priorité. Celle-ci considère que la scolarisation précoce est un «levier essentiel» pour leur avenir. C’est donc dans les zones urbaines sensibles, en milieu rural isolé et en outre-mer que sera menée en priorité cette action.

Un encadrement approprié 

Se pose alors la question de l’encadrement : qui va accueillir ces jeunes élèves supplémentaires dans les classes de maternelles ? D’ici à la fin du quinquennat, le ministère entend créer 3 000 postes de professeurs des écoles, lesquels seront épaulés par les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem). L’enfant peut notamment être intégré dans une classe à plusieurs niveaux, ce qui permettrait, selon l’Education nationale, de le stimuler au contact d’élèves plus âgés. Certains acteurs de l’éducation, de leur côté, sont mitigés. Le SNUipp-FSU, principal syndicat des enseignants du primaire, approuve ce «nouvel élan», mais pose la question du sureffectif des classes. Même discours chez le pédopsychiatre Marcel Rufo, favorable à cette scolarisation précoce «pour les enfants présentant des difficultés, sous réserve qu’il y ait de bonnes conditions d’accueil». Il prévient aussi qu’encadrer des enfants de 2 ans, «l’âge où l’on dit non à tout», est une gageure. «On veut transformer des bébés en élèves», dénonce pour sa part Laurence Rameau, ancienne directrice de crèche et auteur du livre Les incroyables aventures des bébés (ed. Philippe Duval). A 2 ans, l’enfant a besoin d’explorer son environnement, de faire seul ses propres expériences et ne doit pas être obligé de reproduire ce que fait l’adulte devant lui, selon elle. «Laissons à bébé le temps d’être un bébé.» Et les deux spécialistes de pointer du doigt un autre problème, celui des besoins naturels de l’enfant. Il est censé, à son entrée en maternelle, être «propre». Ce qui est loin d’être le cas de tous à 2 ans.

d’après Direct Matin  du 16 janvier 2013. 

Lisez le texte et répondez aux questions

Que signifie le mot "effritée" dans cette phrase: "Très développée voici une dizaine d'années, cette arrivée précoce dans les classes s'est depuis effritée"?

Auprès de qui sera menée cette nouvelle initiative?

Que veut dire le mot "levier" dans cette phrase: "Celle-ci considère que la scolarisation précoce est un "levier essentiel" pour leur avenir?"

Pourquoi parle-t-on de scolarisation précoce?

Le pédopsychiatre Marcel Rufo est favorable à cette scolarisation mais émet une certaine réserve. Laquelle?

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