samedi 3 décembre 2011

Les adolescents ont une activité physique insuffisante


 "Les adolescents ne bougent pas assez, surtout les jeunes filles." C'est ce qui indique une étude réalisée par l'Afssa (Agence française de sécuritésanitaire des aliments). "Moins d'un adolescent sur deux (15-17 ans), précisément 43,2%, atteint un niveau physique entraînant des bénéfices pour la santé, avec une forte différence entre les deux sexes: plus de six garçons sur dix, contre moins d'une fille sur quatre", explique Jean-Luc Volatier d'Afssa. En d'autres termes, plus d'un garçon sur deux ne suit pas les recommandations internationales qui prévoient une heure d'activité physique par jour. Environ un jeune sur cinq ne fait pratiquement jamais de sport.
"La pratique sportive est moins forte dans les milieux défavorisés, surtout chez les filles", nous dit Jean-François Toussaint, directeur d'un Institut de recherche biomédicale. En principe, les enfants de 3 à 18 ans devraient faire au moins une heure d'activité physique par jour. Avec l'âge, le nombre d'heures pratiquées à l'école diminue: une pratique quotidienne est recommandée en maternelle, au moins 4 heures par semaine en primaire, dans le secondaire on prévoit 3 heures pour les quatre premières années et 2 pour les deux dernières années. On constate aussi que la pratique du sport ne cesse de baisser depuis des décennies. Les adolescents d'aujourd'hui sont 40% moins actifs que ceux d'il y a trente ans. "Plus d'un jeune sur deux n'utilise pas de mode de transport actif (à pied, à vélo ou en rollers) pour aller à l'école", selon une enquête française.
Avec le développement des transports et l'arrivée du numérique – avec la toute-puissance de l'écran (téléviseurs, ordinateurs, consoles de jeux, mobiles…) – on constate que les jeunes bougent beaucoup moins. Le temps moyen passé par les 3-17 ans devant un écran est d'environ 3 heures par jour, temps qui augmente avec l'âge. 
"Si l'attention portée à la santé s'est beaucoup concentrée sur l'alimentation et son rôle dans diverses maladies, la pratique de l'exercice physique est restée un sujet plus discret", note l'Eufic (Conseil européen de l'information sur l'alimentation). Pourtant, "l'activité physique ou sportive détermine en grande partie l'état de santé des individus et des populations à tous les âges de la vie", indique encore M. Toussaint.
Les bienfaits d'une activité physique sont nombreux. Elle diminue le risque d'obésité, prévient les principales maladies chroniques (cancer, maladies du cœur, diabète…). Et puis, une bonne activité physique développe les muscles et renforce les os. Sans oublier que le sport "réduit l'anxiété et favorise les rythmes de sommeil", ajoute l'Eufic. Le sport est bon pour un bon développement psychologique et pourrait également contribuer à améliorer les performances scolaires. 
On constate pourtant que l'argument 'santé' n'est guère écouté par un nombre important de jeunes. Plantés devant la télé ou leur console, beaucoup d'entre eux vont commencer à prendre un peu de poids. Une fois qu'un jeune n'est plus dans les 'normes', la dimension psychologique devient de plus en plus grande. Le jeune va arrêter le sport et en même temps l'estime en soi va baisser. Soumis à une société qui cultive le culte de la minceur, le jeune en surpoids (environ 14% des 3-17 ans, dont 3% sont vraiment obèses) souffre souvent du regard des autres.
Avec l'âge, surtout au moment de la puberté, beaucoup de filles arrêtent de faire du sport. Leur corps change et beaucoup d'entre elles ont du mal à accepter ces changements, elles ne se sentent pas bien dans leur peau. Pour la plupart, il s'agit d'une question de look, d'apparence. "Hors de question de me mettre en maillot de bain, on ne peut pas m'y obliger!" a ainsi dit à sa mère, Lisa, 16 ans, élève dans un lycée parisien, à la rentrée. Résultat: avec l'accord de sa mère, Lisa ne participera à aucune leçon, à aucune épreuve de natation. "Bouger, c'est bien", encouragent tous les dépliants qu'on trouve un peu partout mais pour un nombre de jeunes cet appel reste lettre morte.
Il est vrai que la mission initiale de la plupart des associations sportives est centrée sur une pratique de compétition. Or, dans ces associations, très souvent, un jeune est moins bien accepté, même ridiculisé par les copains parce que ses résultats ne correspondent pas aux attentes du groupe. Ce jeune se sent alors exclu et il commence à douter de soi, son estime en soi baisse, il se referme dans sa chambre, dans la solitude. Désormais, fini de bouger: la télé, l'ordinateur, la console de jeux, le mobile… seront ses nouveaux copains. 
Mais il existe aussi des associations – et, heureusement, elles sont de plus en plus nombreuses – qui proposent une offre de loisirs non compétitive, où les activités sont plus en attente de la pratique-plaisir des adolescents. Un adolescent actif a plus de chances de devenir un adulte actif. Et l'activité physique doit rester un plaisir, dimension qui n'est pas toujours intégrée.
 Source:  LeMonde.fr



Questions

      1.    Quelle est la conclusion tirée par l'Afssa après son enquête réalisée auprès d'un grand groupe de jeunes?
      2.    Par quels chiffres Jean-Luc Volatier illustre-t-il la conclusion de l'enquête?
      3.    Quelles sont les recommandations internationales concernant les activités physiques pour des jeunes? Comment ces recommandations sont-elles réparties sur les différentes années scolaires (du maternel au secondaire)?
      4.    D'après le texte, comment la pratique du sport a-t-elle évolué sur trois décennies?
      5.    Qu'est-ce qu'une enquête française vient de démontrer concernant le mode de transport des jeunes?
      6.    Combien d'heures par jour les 3-17 ans passent-ils, en moyenne, devant l'écran? De quels 'écrans' peut-il s'agir alors?
      7.    D'après l'Eufic, sur quoi l'attention à la santé est-elle trop souvent portée? Pourquoi faudrait-il attirer l'attention sur l'activité physique?
      8.    D'après le texte, quels sont, entre autres, les bienfaits d'une activité physique?
      9.    Qu'est-ce qui peut poser lourdement sur un jeune qui ne se sent plus dans les normes? Quelle en est souvent la conséquence?
  10.    Quelle est la période d'âge la plus critique, surtout pour les filles? Comment cette période est-elle ressentie?
  11.    Quel est l'appel lancé par un nombre de dépliants? Quelle est la réaction de beaucoup de jeunes à cet appel?
  12.    Sur quoi la mission initiale de la plupart des associations sportives est-elle centrée? Que peut-il se passer si, dans une telle association, les résultats d'un jeune ne correspondent pas aux attentes du groupe?
  13.    Quel est en fait le but de ces associations qui proposent une offre de loisirs non compétitive? Pourquoi l'existence de telles associations est-elle si importante?

 "Les bienfaits d'une activité physique sont nombreux." Connaissez-vous d'autres bienfaits que ceux cités dans le texte? Si oui, de quels bienfaits s'agit-il? Expliquez.
 Y a-t-il aussi des dangers? Si oui, de quels dangers peut-il s'agir? Expliquez.


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