mercredi 13 juillet 2011

L'eau...



L'histoire se déroule en Provence, dans le petit village des Bastides blanches. Ugolin est le neveu du Papet, le dernier du clan des Soubeyran. Ugolin a pour projet de créer une grande plantation d'œillets et de faire fortune par la revente de ces fleurs, avec l'appui financier de son oncle. Mais le puits du mas de Massacan ne fournissant pas assez d'eau pour pareille plantation, les deux hommes décident d'acheter le champ de Pique-Bouffigue aux Romarins où ils savent que se trouve une source. Mais Pique-Bouffigue, occupé dans son figuier à tailler de branches pour faire des pièges, refuse de vendre son bien, s'ensuit une dispute où l'homme est précipité à terre par le Papet.
Ugolin et le Papet laissent Pique-Bouffigue inerte au pied de l'arbre. Celui-ci reprend ensuite conscience après leur départ. Mais lorsque Ugolin le croise quelques jours plus tard il ne se souvient plus des évènements. Pique-Bouffigue meurt peu après. Ugolin et Le Papet espèrent enfin mettre la main sur la propriété, mais elle revient à Florette en héritage. Dépités, ils bouchent la source pour en faire disparaître toute trace et déprécier la valeur du terrain, pour que personne n'ait idée de l'acheter.
Florette meurt, les Romarins reviennent à son fils, Jean Cadoret, un bossu. Cet homme de la ville décide de s'installer dans la ferme avec sa femme Aimée et sa fille Manon. Son projet fantastique est de lancer un élevage de lapins . Ugolin sympathise avec les nouveaux locataires des Romarins, afin de s'assurer qu'ils ne découvrent pas la source et surveiller l'évolution de leur projet qu'il espère voir rapidement échouer afin que Jean retourne à la ville et qu'il puisse enfin entrer en possession du terrain. L'élevage  débute favorablement, au grand désespoir d'Ugolin et du Papet. Mais bientôt une sécheresse s'installe et la citerne des Romarins est bientôt vide. Néanmoins, l'absence de pluie contraint le bossu à faire d'incessants aller-et-retour à la source du Plantier située à une heure de marche de là, avec un mulet chargé de bidons, pour éviter la ruine de ses récoltes.Epuisé par ce portage, il décide de chercher de l'eau aux Romarins grâce à une baguette de sourcier. Il creuse un puits et se lance dans des travaux de mine avec des explosifs. La chute d'une pierre le blessera mortellement au rachis cervical.Jean mort, Le Papet parvient à persuader la veuve du bossu de lui céder les Romarins pour huit mille francs, en lui accordant le droit de rester habiter dans la ferme. Elle accepte pour couvrir les hypothèques contractées par le défunt.Ugolin et Le Papet exultent en secret et se rendent aux Romarins qu'ils croient inoccupés. Mais Manon les aperçoit tandis qu'ils débouchent la source.


Extrait
« Au milieu du boulevard, un très large escalier d’une dizaine de marches montait à la Placette entourée de façades autour d’une fontaine qui portai une conque de pierre accrochée à sa taille, et qui était la mère de l’agglomération. En effet, cinquante ans plus tôt, un estivant de Marseille (car il en venait deux ou trois au moment de la chasse) avait légué à la commune un petit sac de pièces d’or, qui avait permis d’amener jusqu’à la placette l’eau scintillante de la seule source importante du pays…
C’est alors que les petites fermes dispersées dans les valons ou sur les coteaux des collines avaient été peu à peu abandonnées, les familles s’étaient regroupées autour de la fontaine, le hameau était devenu un village.
Toute la journée on voyait sous le jet d’eau des cruches ou des jarres, et des commères qui, tout en surveillant leur musique montante, échangeaient les nouvelles du jour. »



Ugolin prospère sur la terre de Jean de Florette, les Romarins, acquise par son Papet et lui grâce à des manœuvres immorales. Manon, la fille de Jean de Florette, est devenue bergère et vit dans les collines, évitant les contacts avec les villageois. Le Papet, vieillissant, somme son neveu de se marier et d'avoir des enfants. Ugolin, qui a aperçu Manon, en est tombé amoureux. Mais Manon, connaissant le rôle criminel joué par Ugolin dans l'échec et la mort de son père, le repousse, d'autant plus qu'elle s'éprend de Bernard Olivier, le jeune instituteur du village. Elle surprend une conversation entre deux villageois et comprend que tous savaient qu'il y avait une source aux Romarins.
Avide de vengeance, elle découvre par hasard le petit lac souterrain d'où provient la source qui alimente le village, et la bouche. La panique se répand dans le village et lors d'un sermon, le curé fait comprendre qu'il sait (sans doute grâce à une confession) que les villageois ont porté préjudice au défunt Jean de Florette. L'instituteur, invitant les villageois à un pot pour son anniversaire, a invité aussi Manon. Le village ne parle que du sermon du curé et on commence à accuser Ugolin et le Papet qui se défendent malgré les révélations de Manon. Un témoin inattendu se présente et confirme les dires de Manon. Ugolin, désespéré, propose de racheter ses fautes en offrant tous ses biens à Manon si elle l'épouse. Elle le rejette et il comprend qu'elle aime l'instituteur.
Ugolin se suicide. Manon aidée de l'instituteur rétablissent le cours de l'eau, au grand soulagement des villageois qui croient à un miracle. Les deux jeunes gens se marient et ont un enfant.
Une vieille femme rend visite au Papet et lui révèle qu'il est le père de Jean de Florette, ce que le Papet ignorait suite à une lettre égarée. Rongé de remords, le Papet, sentant sa fin proche, écrit à Manon, lui expliquant toute l'histoire et lui léguant tout ce qu'il possède. Le Papet meurt la nuit suivante.

Extrait
- Ça s'est passé il y a cinq ou six ans.
- Vous voyez ! cria le Papet, il ne sait même pas la date !
- C'était peut-être quinze jours après la mort de Pique-Bouffigue. J'étais monté aux Romarins pour les perdreaux... La source ne coulait plus...
- Par conséquent, elle était déjà bouchée ! dit le Papet.
- Pas complètement... Il y avait une petite flaque d'eau dans la broussaille, au bord du champ, et les perdreaux venaient y boire, depuis que la ferme était vide... Alors, un matin, à la petite pointe du jour, je monte dans le grenier...

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