L'Argentin Jorge Mario Bergoglio,
archevêque de Buenos Aires depuis 1998, a été officiellement désigné pape
mercredi soir. Premier jésuite à devenir pape, premier pape non européen,
ascète simple et proche du peuple, François - s'il s'inscrit dans une mouvance
à contre-courant de l'"Église de la libération" -, incarnera sans
doute un nouveau style de communication avec les fidèles.
"La pauvreté est une violation des droits de
l'homme"
Jorge Mario Bergoglio est le fils d'immigrés italiens.
Fervent défenseur des pauvres, il n'a pas hésité à oeuvrer dans les bidonvilles
argentins, estimant que "la pauvreté est une violation des droits de
l'homme". Le choix du nom "François" est d'ailleurs une
référence à saint François-d'Assise, qui abandonna tout pour servir les
humbles.
Bergoglio s'est régulièrement opposé aux autorités
politiques de son pays, et notamment à Cristina
Fernández de Kirchner, la présidente argentine, entre autres sur la question du
mariage homosexuel auquel il était opposé. L'archevêque de Buenos Aires est
proche du mouvement Communion et Libération,
connu pour être conservateur.
En 2005, le cardinal Bergoglio avait recueilli
suffisamment de voix pour bloquer l'élection de Joseph Ratzinger, avant de laisser
finalement entendre qu'il ne voulait pas être élu. Celui qui a délaissé la
résidence des archevêques de la capitale argentine pour un petit appartement
"écoute deux fois plus qu'il ne parle et perçoit bien plus que ce qu'il
écoute", confiait un proche à La
Croix en 2005.
Intellectuel
Le cardinal Bergoglio bénéficie d'une
solide formation intellectuelle. Après un diplôme de technicien chimiste, il
intègre à 21 ans la Compagnie de Jésus et étudie la philosophie. Il terminera
sa thèse en Allemagne, dont il parle la langue, revient pour enseigner et
diriger l'université de San Salvador de Buenos Aires. Il est
l'auteur de plusieurs ouvrages théologiques.
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