samedi 9 mars 2013

Le paradis des Français reste... la France




Proximité et contrainte budgétaire : d'après une étude révélée par Easyvoyage, le touriste français privilégie l'Hexagone pour ses vacances d'hiver.



Qui sont donc ces Français qui partent en vacances ? Que font-ils ? Où vont-ils ? C'est ce à quoi une étude, révélée par le portail d'infomédiation EasyVoyage, a tenté de répondre. Pratique et moins cher, le paradis des vacanciers reste la France pour les vacances d'hiver. Plus généralement, le touriste français favorise les séjours dans l'Hexagone pour deux raisons : le budget modéré ainsi que la proximité sont des arguments de poids concernant le choix de sa destination. En effet, le budget moyen étant modeste, environ 594 euros par personne, un tiers des vacanciers préfèrent éviter de payer leur hébergement et logent chez des proches, dans la famille pour la majorité des cas. Quant à ceux qui n'ont pas cette chance, ils favorisent le camping ou la location chez des particuliers. 22 % seulement des touristes s'offrent le luxe d'un hôtel. La durée du séjour est elle aussi limitée : concernant la période d'hiver, pour 90 % des voyageurs, les vacances ne dureront qu'une semaine.

Dans 78 % des cas, le vacancier français privilégie la proximité, les vacances d'hiver n'échappent pas à la règle. Les personnes sondées reconnaissent la qualité des domaines skiables français ; encore une fois, l'eldorado du touriste reste la France. Plus de la moitié des voyageurs durant cette période iront à la montagne, et 42 % d'entre eux vont skier.

Seulement 22 % des touristes choisissent de séjourner à l'étranger, et concernant les vacances d'hiver, la proximité est également de mise. Ainsi, 66 % d'entre eux choisiront de visiter l'Europe et 23 %, amateurs de soleil, se rendront au Maghreb ou au Moyen-Orient. La majorité des vacanciers qui choisissent de traverser les frontières de l'Hexagone sont des personnes de plus de 55 ans et ce genre de séjour ne concerne qu'un Français sur cinq.

51 % des vacanciers boycottent les destinations "instables"


Le contexte économique, climatique, sanitaire ou encore géopolitique, comme les événements du Printemps arabe, semble impacter le choix des destinations des Français de manière significative. L'étude montre en effet que 51 % ne projettent pas de se rendre dans une destination où le contexte politique est instable.
Voici ce que les personnes interrogées répondent à la question "Si vous n'envisagez pas d'aller ou de retourner dans l'un des pays suivants : Maroc, Turquie, Tunisie, Égypte, Israël, Maldives, Émirats arabes unis, Oman, Jordanie. Votre choix a-t-il été influencé par les événements et le contexte politique post-Printemps arabe ?"

Jean-Pierre Nadir, président fondateur d'Easyvoyage, estime que "les soubresauts du Printemps arabe n'en finissent pas de décourager des candidats au voyage dans des pays d'obédience musulmane. Après la Tunisie et l'Égypte, les Français boudent désormais le Maroc, la Turquie, et même les Maldives. De conjoncturelle cette situation s'installe de plus en plus comme une nouvelle donne à intégrer, voire à digérer, pour l'ensemble des grands acteurs du tourisme européen." Le tourisme d'aventure n'échappe pas non plus à la mauvaise publicité des médias concernant ces destinations-phares ; les excursions au Sahara, notamment, sont de moins en moins sollicitées, car la proximité avec le Mali dissuade les voyageurs.

Relancer une destination touristique

"On ne peut pas lutter contre un phénomène réel", explique le président fondateur, tels un contexte géopolitique instable ou une catastrophe naturelle, mais on peut "rebondir", notamment via des occasions tarifaires qui symbolisent le "prix du danger". La forte capacité d'oubli du public permet, heureusement, à une crise touristique de se relancer relativement vite.

Par exemple, la Tunisie a rebondi cet été grâce aux promotions destinées à relancer la destination. Véritable "propagande touristique" ? Non, puisque selon Jean-Pierre Nadir, ce genre d'action de lancement promotionnel ne peut se faire sans fiabilité, notamment médiatique. Il faut donc attendre que la confiance du consommateur en la destination revienne, et une fois la fiabilité installée, le secteur du tourisme relance les prix. Par chance, la Tunisie ne souffre pas de la concurrence ; une formule séjour tout compris dans un hôtel trois étoiles pour 300 euros est un prix qui n'est pratiqué pour aucune autre destination.
La Grèce aussi commence à récupérer des touristes ravis de retrouver la région méditerranéenne au calme, à la suite des dernières élections. Le climat balnéaire, l'énorme potentiel d'hébergement et la culture grecque sont autant de facteurs qui rangent le pays au rang de "destination forte", selon le directeur d'Easyvoyage. Une véritable aubaine dans un contexte de profonde crise économique qui nuisait jusqu'ici gravement au tourisme. 

Internet, numéro un des ventes de voyage

Plus grande source d'informations du monde, Internet joue aussi son rôle dans l'industrie du tourisme, puisque près de sept vacanciers sur dix utilisent la plateforme web pour se renseigner et comparer les destinations touristiques. Un tiers des personnes interrogées ont avoué qu'elles s'étaient documentées sur les sites des agences de voyages en ligne.

Plus fort encore, Internet devient aujourd'hui numéro un dans la vente de voyages. Ainsi, six vacanciers sur dix achètent leurs billets, leur séjour ou leur hébergement derrière leur écran. Les agences de voyages traditionnelles font difficilement face à une telle concurrence ; seulement deux vacanciers sur dix les utilisent encore.

Le Point du 08 mars 2013 - Morgane Tapia
  

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