Hélène Renard : Professeur, que faut-il entendre exactement par le mot « Euthanasie » : est-ce un droit à mourir ou un permis d’accorder la mort sous certaines conditions ?
André Vacheron : Non, dans sa définition la plus courante, l’euthanasie est l’acte qui provoque la mort d’un malade incurable pour abréger ses souffrances ou son agonie. Elle est aussi fréquemment qualifiée de « mort douce ». Et à l’heure actuelle, dans notre législation française, l’euthanasie est un meurtre.
Hélène Renard : C’est effectivement considéré comme cela actuellement. L’euthanasie est-elle de votre point de vue une alternative aux soins palliatifs ?
André Vacheron : Absolument non. Ce n’est pas une alternative aux soins palliatifs. Les soins palliatifs sont destinés à accompagner un patient, une personne dans sa fin de vie en lui évitant la souffrance, en lui apportant autant que possible la sérénité, en lui enlevant l’angoisse. Et ce n’est pas du tout l’acte qui tue un malade. L’euthanasie est un acte qui tue un malade. C’est tuer un malade ou toute autre personne qui n’est pas malade. Cela peut être effectivement, comme l’on peut le constater dans certains pays, qui sont assez voisins du nôtre, comme la Suisse, une aide au suicide assisté.
Mais dans tous les cas, l’euthanasie est en quelque sorte un homicide.
Hélène Renard : Revenons sur ces dérives qui sont à craindre. Y a-t-il un risque de confondre « l’aide à mourir » avec « l’aide au suicide » ?
André Vacheron : Mais oui. Si vous voulez, à partir du moment où une loi autoriserait ou autorisera l’assistance médicalisée pour mourir, il y aura, bien sûr, un certain nombre de règlements, un certain nombre de réserves réglementaires, d’encadrement. Mais la porte finalement sera ouverte à la dépénalisation de toutes les formes d’euthanasie. Ça finira par déborder sur l’euthanasie des déprimés, l’euthanasie des personnes très âgées en fin de vie, l’euthanasie des malades atteints d’Alzheimer, des personnes des plus vulnérables que le grand âge ou la maladie affaiblit, au point qu’elles perdent leur autonomie de décision. Et on en arrivera peut-être à tuer par motif égoïste, parce qu’on a envie de supprimer des grands-parents, qui finalement vous encombrent ou par motif économique parce que les 850 000 Alzheimer que nous avons en France coûtent très chers. Et je pense que ces dérives sont absolument abominables et contraires à toute éthique.
André Vacheron : Non, dans sa définition la plus courante, l’euthanasie est l’acte qui provoque la mort d’un malade incurable pour abréger ses souffrances ou son agonie. Elle est aussi fréquemment qualifiée de « mort douce ». Et à l’heure actuelle, dans notre législation française, l’euthanasie est un meurtre.
Hélène Renard : C’est effectivement considéré comme cela actuellement. L’euthanasie est-elle de votre point de vue une alternative aux soins palliatifs ?
André Vacheron : Absolument non. Ce n’est pas une alternative aux soins palliatifs. Les soins palliatifs sont destinés à accompagner un patient, une personne dans sa fin de vie en lui évitant la souffrance, en lui apportant autant que possible la sérénité, en lui enlevant l’angoisse. Et ce n’est pas du tout l’acte qui tue un malade. L’euthanasie est un acte qui tue un malade. C’est tuer un malade ou toute autre personne qui n’est pas malade. Cela peut être effectivement, comme l’on peut le constater dans certains pays, qui sont assez voisins du nôtre, comme la Suisse, une aide au suicide assisté.
Mais dans tous les cas, l’euthanasie est en quelque sorte un homicide.
Hélène Renard : Revenons sur ces dérives qui sont à craindre. Y a-t-il un risque de confondre « l’aide à mourir » avec « l’aide au suicide » ?
André Vacheron : Mais oui. Si vous voulez, à partir du moment où une loi autoriserait ou autorisera l’assistance médicalisée pour mourir, il y aura, bien sûr, un certain nombre de règlements, un certain nombre de réserves réglementaires, d’encadrement. Mais la porte finalement sera ouverte à la dépénalisation de toutes les formes d’euthanasie. Ça finira par déborder sur l’euthanasie des déprimés, l’euthanasie des personnes très âgées en fin de vie, l’euthanasie des malades atteints d’Alzheimer, des personnes des plus vulnérables que le grand âge ou la maladie affaiblit, au point qu’elles perdent leur autonomie de décision. Et on en arrivera peut-être à tuer par motif égoïste, parce qu’on a envie de supprimer des grands-parents, qui finalement vous encombrent ou par motif économique parce que les 850 000 Alzheimer que nous avons en France coûtent très chers. Et je pense que ces dérives sont absolument abominables et contraires à toute éthique.
(André Vacheron est docteur en médecine, agrégé de cardiologie, chef du service de cardiologie à l´hôpital Necker ainsi que professeur titulaire de clinique cardiologique à la faculté de médecine de Paris depuis 1981. Il est également membre de l’Académie des sciences morales et politiques.)
1- Selon André Vacheron, qu’est-ce que l’euthanasie ?
2- Quelle est la différence entre l’euthanasie et les soins palliatifs ?
3- Selon André Vacheron, quelles dérives potentielles la dépénalisation de l’euthanasie pourrait-elle entrainer ?
4- Pourquoi André Vacheron est-il contre toute dépénalisation de l’euthanasie ?
5-« L'euthanasie active suppose le geste d'un tiers qui administre à un malade une substance létale dans le but de provoquer la mort immédiatement. L'euthanasie passive traduit le renoncement aux traitements médicamenteux, l'interruption de l'alimentation ou de l'hydratation artificielle ou l'administration d'opiacées ou de sédatifs à haute dose, pouvant plonger le malade dans le coma et provoquer la mort au bout de quelques jours. »
Ces deux cas d’euthanasie vous semblent-t-il comparables ? Pourquoi ?
6- En Suisse, le suicide assisté est autorisé. L’association «DIGNITAS – Vivre dignement – Mourir dignement» a été créée le 17 mai 1998 en Suisse. Depuis sa création, elle a aidé plus de 1000 personnes à terminer leur vie en douceur, en sécurité, sans risque et, dans la plupart des cas, entourées de membres de leur famille et/ou d’amis. Qu’en pensez-vous ?
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